Il y a un an presque jour pour jour, j’ai vu une publication d’un ami, à propos d’une fille extraordinaire qui cherchait des textes, des témoignages, sur la santé mentale. Après avoir lu tous les textes du blog, je me suis lancée, vautrée dans ma timidité et mon syndrome de l’imposteur, et je lui ai écrit. J’étais excitée de démarrer cette aventure et partager mon histoire et mes épreuves afin que peut-être une personne quelque part se sente moins seule dans sa tête avec les nuages et les tempêtes.
Je me suis installée devant la page blanche.
Et j’ai compris.
J’ai compris que malgré toutes mes lectures de récits de personnes réussissant à gérer quotidiennement leur anxiété, leurs syndromes post-traumatiques, leurs troubles compulsifs, je n’étais pas l’une d’entre elles.
Je voulais tellement fort collaborer à ce projet, mais j’en étais incapable, parce que ce que j’avais à dire sur la santé mentale n’était pas positif, pas reluisant, que je n’étais pas dans une place où, sans avoir le contrôle totalement (y arrive-t-on un jour?), je n’avais pas non plus de système concret afin de remonter la pente, me démêler dans le brouillard. Je ne faisais que me battre au mieux dans les jours creux, me couper du monde et penser à le quitter les jours tristes.
J’ai réalisé que la plus belle opportunité que j’avais était d’entamer ma propre reconstruction, et qu’ensuite, absolument sans prétention, partager les étapes qui m’ont amenée à être plus zen avec le fait que ma tête ne fonctionne pas tout à fait comme celle des gens normaux, et que la normalité c’est assez ennuyant quand on y pense!
J’ai toujours su que quelque chose me différenciait des autres, outre ma personnalité colorée et ce mâche patate qui ne ferme jamais, deep down j’avais le sentiment de vivre en parallèle des autres (sentiment qui m’habite toujours, mais les vagues s’apaisent, j’essaie d’accepter plutôt que de me battre contre moi-même). Donc, c’est à travers mes petits textes pas toujours faciles que je souhaite partager avec vous mon expérience, mes épreuves, qui m’ont amené à accepter que mon petit chemin plein de garnotte, c’est le mien et le seul que j’ai. Je crois que cette opportunité a été la clef qui m’a ouvert la porte de la guérison et de l’amour de moi, la vraie moi, l’imparfaite moi, et je crois, du plus profond que mon cœur, que si une seule personne lit ces mots et trouve ne serait-ce qu’un baume à sa douleur, j’aurai fait quelque chose de beau.
C’est toff, la santé mentale, parce qu’on peut avoir la force de passer à travers un événement traumatisant comme si de rien n’était, mais perdre le contrôle pour une toast brûlée, et les 2 sont corrects, c’est correct si tu as pas ton shit together, c’est ok de brailler, c’est ok de ne rien faire, c’est ok de faire semblant.
Tes feels et tes actions sont valides, ce n’est pas une course, une compétition.
C’est ta vie, t’es le seul à la vivre, ça serait l’fun si tu pouvais enjoy the ride.
On fait un bout ensemble?
Sabrina G.