Je sais pas ; je sais plus.
Ai-je déjà su ?
Je remets tout en question ; je doute de tout.
Je crois en quoi, au juste ?
Peux-tu me le dire? Parce que j’ai compris que tu le savais mieux que moi.
J’aime quoi, moi ?
Moi. Qui m’aime, moi ?
Est-ce que mon moi est aussi important que ton toi ?
J’ai l’impression que non.
OK, c’est chill, je pense.
Il y a de ces matins comme aujourd’hui, doux, gris, sans bruit, qui me rendent nerveuse.
Ma nervosité me bloque et me rend malheureuse.
Je dois faire du ménage.
Je dois m’entraîner.
Je dois aller au musée à quelqu’un.
Je dois faire mon épicerie.
Je dois appeler une collègue pour le travail, un dimanche.
Mais je suis assise là, en train de me dire : j’ai pas envie.
Je me sens pas bien avec ça.
Parce que je dois le faire. Pas le choix.
Pas de plaisir en vue, juste des devoirs.
J’aimerais ça me crisser patience, des fois.
Parce que tout est de ma faute, tout le temps.
C’est bien connu.
J’y mets de l’ironie, mais je la trouve pas drôle.
Je pleure, en silence, encore.
À qui parler ?
Personne. Parce que dernièrement, j’ai su que tout le monde s’en foutait.
C’est toi qui me l’as dit.
J’ai mal en d’dans.
Personne pour m’écouter, ça m’attriste davantage.
C’est parce que je veux pas te déranger.
Pis c’est vrai que je fais juste ça chialer ces derniers temps.
Me pardonnes-tu?
Dis oui.
Une cascade de larmes qui hydrate ma solitude.
Je pense bien que ça va aller mieux demain, mais pas vraiment non plus.
J’ai une question: c’est ma réalité ou celle que j’invente ?
C’est ça, l’anxiété ? Sûrement.
Je sais pas ; je sais plus.
Ai-je déjà su ?