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Quand ta féminité démissionne | Vanessa Racine

Je n’ai jamais tourné autour du pot lorsque j’avais quelque chose à dire. Alors, je me lance de la façon la plus directe : j’ai 28 ans et je suis ménopausée. Ou encore, je suis coincée dans un corps trop vieux pour moi. Je viens de l’apprendre, avec son lot de nouvelles, dont celle de ne pas pouvoir tomber enceinte et de vieillir plus rapidement que la normale.

Ce début d’histoire a commencé à 23 ans. Après un scan suite à une grande perte de poids et des symptômes affectant ma vie quotidienne, j’ai appris que j’avais une tumeur de onze centimètres dans l’abdomen. On m’a opérée pour m’enlever la tumeur et on a traité les quelques petites masses restantes avec une chimiothérapie médicamenteuse. J’en avais besoin pour être en rémission complète, mais elle m’a détruit le corps. Comme la tumeur était de nature endocrinienne, mes hormones ont ensuite fait le party dans mon corps. Je suis heureusement restée réglée comme une horloge (les filles, on se comprend ici!). Jusqu’à il y a 6 mois. Plus rien. Nada.

Les dernières prises de sang ont montré un taux d’hormones plus bas qu’une femme ménopausée. Le corps a seulement cessé d’en produire du jour au lendemain. On estime à 0,1% le nombre de femmes de moins de 30 ans qui en souffriront. Et en raison de la chute soudaine d'hormones, il y a un plus grand risque de troubles cardio-vasculaires et un plus grand risque de fracture car après six mois d'absence d'activité ovarienne, la masse osseuse commence à se dégrader. S’ajoute à cela la perte de cheveux, la perte de libido, l’insomnie, les bouffées de chaleur, et autres.

Après l’annonce, je me souviens de ce moment précis : prise dans le traffic sur le pont Jacques-Cartier pour retourner chez moi, j’ai éclaté. La crise de larmes incontrôlable, entremêlée de cris. Même mon chien sur son banc passager a été pris de surprise par cette réaction, passant de la peur à l’empathie. Il a sauté sur moi en me donnant des petits coups de tête pour me consoler, en pleurant avec moi. Toujours là quand on en a besoin ceux-là!

On va se le dire, c’est un «coup de vieux» difficile à vivre quand le désir de maternité est inassouvi. Mais surtout, c'est d’avoir le calme nécessaire d’accepter une situation pour laquelle tu n’as aucun contrôle, car même les larmes ne changeront rien. Il faut trouver la parcelle de positif dans une situation des plus négative. Faire le point sur la situation, se relever, et continuer, car on n’a pas le choix de toute façon.

Il ne suffit maintenant que de me créer un nouvel avenir rempli de projets, de voyages, de bonheur et de chiens.

 

Vanessa Racine



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