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Allo! Moi c’est Christine, j’ai 33 ans et j’ai des problèmes de santé mentale. C’est pas quelque chose que je pensais un jour être « game » de dire ouvertement. En général, j’en parle pas parce que j’ai peur que les gens me croient faible, folle... C’est pas facile demander de l’aide, pas mal plus simple d’aller voir le docteur quand t’as mal à la gorge. Parce que là, le mal tu peux pas le pointer. Quand tu entres dans le bureau du médecin et qu’elle te demande qu’est-ce qu’elle peut faire pour toi... j’peux te dire que tu sais...

La maladie à 23 ans 23 ans. Tu es invincible, rien ne t’arrêtes. Mars 2013. 4 médecins me regardent dans une pièce. « Madame, on vous annonce que vous avez le cancer. » Un peu de la même façon qu’on t’annonce que tu as gagné un voyage aux îles Chanceuses. Bin voyons le cancer, j’ai 23 ans. C’est sûr qu’ils se trompent! J’ai dû arrêter tout pour un moment. Ma session universitaire, mon futur stage d’été, mon travail. J’ai quand même pu terminer mes travaux d’équipe dans ma chambre d’hôpital, avec des coéquipiers en or qui venaient travailler avec moi....

Il n’y a pas beaucoup d’autres émotions qui égalent le bonheur. Ce sentiment que l’humain semble passer le plus clair de son temps à tenter d’obtenir, de porter à bout de bras. C’est, je crois, l’état d’esprit le plus enivrant. Il n’y a pas beaucoup d’autres choses qui peuvent agir tel un diachylon comme le bonheur peut le faire. Tout devient plus beau, plus clair, plus exaltant. Le quotidien est illuminé, tout comme notre visage d’ailleurs. J’ai longtemps eu l’impression de constamment courir après quelque chose sans trop savoir ce que c’était. C’était pourtant si simple, mais ô combien complexe...

Quand on m’a demandé d’écrire un billet sur l’anxiété, je me suis dit que ça n’allait pas être bon pour mon stress. Je ris, mais ça ne reste pas moins un sujet sérieux. En guise de partage, je me permets de témoigner à propos de mon quotidien avec un trouble alimentaire tendancieux. De l’enfance aux balbutiements de l’âge adulte, j’ai trimbalée avec moi un surplus de poids. À l’adolescence, je me suis convaincue de remédier à ma situation de malaise. Malaise, parce que depuis aussi longtemps dont je me puisse me souvenir, proches et inconnus ne se sont rarement gênés...

J'étais la petite fille qui disait jamais un mot en classe à l'école... Celle que les profs qualifiaient de calme, timide... Je suis la fille qui marche la tête basse, qui fixe le plancher. La fille incapable de soutenir ton regard trop longtemps... Celle qui angoisse à l'idée de rencontrer de nouvelles personnes. La fille qui veut plaire, mais pas trop en même temps... Celle qui pense constamment qu'on va la trouver laide, absurde, inintéressante... Celle qui envie les gens avec une tonne d'amis; celle aussi qui choke ses propres amis parce qu'elle est incapable de sortir de la maison......